mardi 5 juin 2012

Un meurtre en 1710

Registres paroissiaux de Harol / AD88

L'an de grâce 1710  le 22 d'aoust on a trouvé un homme
assassiné et egorgé dans la maison de nicolas thomas de longeroys
qui l'avoit logé pour l'amour de Dieu avec un autre qui estoit
l'assassin. La justice ayant donné main levée du corps il a esté
enterré le 23 du meme mois au cimetière de Haro avec les
cérémonies accoutumées, ce jeune homme se disoit du coté de St-Loup.

Un meurtre a donc été commis à Harol en 1710. C'est un petit village à 20km d'Epinal, dans la plaine vosgienne. Longeroye est le hameau principal du village, avec La Rue. Aujourd'hui, les 2 hameaux sont collés. Aucun habitant du village n'est impliqué dans ce meurtre, il s'agit sans doute d'une dispute entre 2 étrangers venant de Saint-Loup (Saint-Loup-sur-Semouse, dans la Haute-Saône voisine). Il doit surement exister jugement ou un procès dans les Archives Départementales des Vosges. Si quelqu'un y va un jour... ce serait intéressant de connaître les raisons de ce meurtre sauvage (le pauvre a été égorgé!)


mardi 3 avril 2012

Pèlerinage

Registre des sépultures de Ramonchamp - 1785 / © AD 88

Humbert Vaulo garçon originaire de Fougerolles agê d'environ Quinze ans
et demi fils de Jean Vaulo lorsquil vivoit manoeuvre au dit lieu et de Jeanne
Françoise Bernardin ses pere et mere est décédé à l'Etraye à huit heures
du soir le vingt cinq aoust mil sept cent quatre vingt cinq après
une maladie convulsoive de sept ou huit heures, qui a oté [...]
la connoissance cequi a fait qu'on a pû lui administré que les
sacrements de pénitence et d'extreme onction. Le lendemain son
corps a été inhumé dans le cimetière de la paroisse par moy soussigné
avec les cérémonies prescrites en présence de Deile Avé aussi
manoeuvre résidant à Fougerolle lequel accompagnoit cet
enfant dans le pelerinage de Ventron dont ils etoient de retour
et de Jean Fevet manoeuvre à l'Etraye témoins requis connus
soussignés avec moy [etc.]

Trouvé cet acte de sépulture dans les registres de Ramonchamp, un petit village aux confins des Vosges et de la Franche-Comté. Il y est question de la mort d'un enfant de 15 ans ½, décédé en août 1785 après une nuit entière de souffrance due à une maladie provoquant des convulsions: peut-être une crise d'epilepsie? Mais le mal a duré plusieurs heures!

Le jeune garçon était accompagné d'un adulte. Ils étaient originaire de Fougerolles, aujourd'hui en Haute-Saône, à une trentaine de kilomètre à l'ouest de Ramonchamp. En fait, ils n'étaient que de passage à Ramonchamp: ils étaient sur la route du retour de leur village après être allée en pélerinage à Ventron. Ventron (prononcer Vènetron) est un village se situant dans une vallée voisine de celle de Ramonchamp.

La Chapelle du Frère Joseph à Ventron

Mais quel pélerinage pouvait-il y avoir à Ventron? Il s'agit de celui du Frère Joseph. Né en 1724 dans un petit village de Haute-Saône, Pierre Joseph FORMET (de son vrai nom) est enrôlé dans l'armée à l'âge de 17 ans. Là, ses supérieurs sont surpris par sa grande dévotion, se levant au milieu de la nuit pour prier à genoux. Lorsqu'il quitte l'armée, un supérieur lui conseille de devenir ermite. C'est ce qu'il fera. Il part dans les montagnes vosgiennes, encore sauvage. Il vit dans les forêts profondes, se consacrant uniquement à Dieu. Mais les villageois du coin voient d'un mauvais oeil ce vagabond, et il part finalement dans la forêt de Ventron, où il vit au pied d'un arbre, sous des branches, mangeant des racines et passant sa journée à prier Dieu. Les habitants du village s'interroge sur cet homme qu'ils voient uniquement le dimanche à l'église, seul, ne disant rien. Finalement, ils le découvent par hasard sous son tas de branches dans la forêt, et décident de lui construire une chapelle où il pourra se consacrer à Dieu et à ses mortifications. Nous sommes en 1751.

En 1784, après 33 ans de dévotion, l'Ermite, connu désormais sous le nom de Frère Joseph, meurt. Durant tout ce temps, les gens du coin lui ont attribué des guérisons inexpliquées, voire des miracles. Par exemple, il aurait ressuscité l'enfant mort-né d'un habitant du village! C'est pourquoi, de toute la région, des paysans venaient le voir. Ce qui explique que sa mort fit grand bruit en 1784, comme le montre son acte de sépulture rédigé à Ventron.

Acte de sépulture de Frère Joseph - 1784 - Ventron / © AD 88

Revenons à notre jeune garçon de 15 ans. Il est donc mort un an seulement après la disparition du Frère Joseph. En fait, après la mort de l'Ermite, un pélerinage s'est mis en place: tous les derniers dimanche de juillet, une vaste procession à lieu à la Chapelle, sur les hauteurs de Ventron. D'ailleurs, notre garçon est décidé en août, sur le chemin du retour du pélerinage. Peut-être a-t-il participé à cette procession de fin juillet? En tout cas, cette histoire avait un rayonnement régional, puisque les 2 pélerins venaient de la province voisine, à plusieurs dizaines de kilomètres du lieu de pélerinage. Ce gamin avait peut-être une maladie à guérir?

Le pélerinage existe toujours aujourd'hui. Un hôtel a été construit à côté de la chapelle, et une piste de ski domine désormais le lieu. Elle a pris le nom du Frère Joseph.


Sources:

jeudi 26 janvier 2012

Merci la Nièvre!

La Fermeté dans la Nièvre © Cassini

Une bonne nouvelle pour tout ceux ayant des ancêtres dans le département de la Nièvre: les AD ont commencé la mise en ligne des registres d'état-civil de 1791 à 1862. Jusqu'à présent n'étaient disponibles que les Tables et les Recensements. Un grand pas en attendant la mise en ligne prochaine de tous les registres paroissiaux, dans le courant de l'année 2012. C'est dur le site des AD58.

Pour ma part, j'ai pu commencer à rechercher mon unique branche nivernaise qui débute avec la naissance de mon Sosa n°46, Pierre DUMAS, le 9 septembre 1862 à la Fermeté. Il partira pour les Vosges, en pleine révolution industrielle.

Naissance de Pierre Dumas © AD 58